MAR 9, MER 10, VEN 12, SAM 13 DÉCEMBRE / LES MALHEURS DE SOPHIE - 25 ANS APRÈS

cie Cano Lopez
5 sept.
2 min de lecture

Dernière mise à jour : 23 oct.

La Chambre des souvenirs

Des personnages, des fantômes vieillis apparaissent de l’obscurité : peut-être un groupe de vieux comédiens amis (septuagénaires) qui se souviennent des bribes d’un spectacle théâtral vu ou joué, par eux, un quart de siècle auparavant : Les Malheurs de Sophie.

Les corps sont noueux, les démarches hésitantes, les voix déraillent parfois mais le plaisir du jeu est toujours là.

Ils sont élégamment apprêtés et marchent avec difficulté s’appuyant sur des cannes anglaises d’une blancheur immaculée.

Les souvenirs du roman de la Comtesse de Ségur, et de la pièce créée en l’an 2000, sont bien présents mais à travers le crible de leurs mémoires défaillantes…

Le crépuscule de ces vies théâtrales se décline en tableaux doux-amers entre chien et loup : petites bêtises et grandes punitions, Sophie et ses malheurs, Sophie et ses douleurs… Un monde sucré et féroce, dégoulinant de bonnes intentions, suintant de méchanceté… Mais comme Sophie avait « un bouche grande et toujours prête à

rire », on en rira…

Les allées de cailloux pointus, genoux écorchés et goûters surannés du monde de Sophie tapissent notre mémoire collective engluée de fruits confits.

« 𝑆𝑜𝑢𝑠 𝑙𝑒 𝑠𝑖𝑔𝑛𝑒 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑟𝑒𝑣𝑒𝑛𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑒𝑡 𝑑𝑒 𝑙𝑎 ℎ𝑎𝑛𝑡𝑖𝑠𝑒, 𝑡𝑜𝑢𝑡 𝑦 𝑓𝑎𝑖𝑡 𝑟𝑒𝑡𝑜𝑢𝑟 : 𝑙𝑒𝑠 𝑝𝑒𝑟𝑠𝑜𝑛𝑛𝑎𝑔𝑒𝑠, 𝑙𝑒𝑠 𝑠𝑖𝑡𝑢𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠, 𝑙𝑒𝑠 𝑜𝑏𝑗𝑒𝑡𝑠, 𝑙𝑒𝑠 𝑒𝑠𝑝𝑎𝑐𝑒𝑠, 𝑙𝑒𝑠 𝑚𝑜𝑡𝑠 𝑒𝑡 𝑙𝑒𝑠 𝑠𝑜𝑛𝑠… »

Nous ne sommes plus dans la lointaine flamboyante comédie musicale mais invités à explorer La Chambre de Tadeusz Kantor, où se réveillent des corps, des souvenirs et des fragments théâtraux disparus …